Je vous propose d’écouter une nouvelle histoire écrite cette fois par Michel Antar. Ce conte s’intitule L’Âne Merveille. Cette histoire est accessible à partir du niveau B1.
Vous allez découvrir beaucoup de vocabulaire, très intéressant à réutiliser quand vous parlerez ou écrirez en français. Prenez le temps de lire ces mots et d’en écrire certains pour bien les mémoriser.
Vous êtes bien installé ?
Alors fermez les yeux et écoutez bien….
1- Écoutez l’histoire
Je vous conseille d’écouter deux fois cette histoire avant de passer à la suite.
Vous pouvez télécharger l’histoire au format MP3 en cliquant sur ce lien : télécharger en MP3
2- Comprenez le vocabulaire
Maintenant que vous avez écouté l’histoire, regardez le vocabulaire expliqué ci-dessous.
Enrichies : il s’agit d’un adjectif qui caractérise une personne devenue riche récemment, dont la fortune est récente.
Les vignobles : un vignoble est un terrain où sont plantées des vignes.
Beaujolais : Le Beaujolais est une région française où l’on produit le Beaujolais, un vin français AOC.
Étendu : l’adjectif “étendu” signifie “allongé”
Dressa: Il s’agit du verbe “dresser”. Il signifie “lever une partie du corps”.
Plus que de raison : il s’agit d’une expression qui signifie “dépasser les limites de ce qui est raisonnable”. On peut aussi utiliser une expression synonyme équivalente “Plus qu’il ne faut”.
A eu l’esprit de: “avoir l’esprit de” signifie “avoir l’intelligence de”
Juger : “juger” signifie “donner son opinion”, “critiquer”, “porter un jugement”
Hâtivement : cet adverbe signifie “rapidement”
Effrayés : l’adjectif “effrayé” caractérise une personne qui a peur, qui est terrifiée, apeurée.
Suppliaient : il s’agit du verbe “supplier” conjugué à l’imparfait. Il signifie demander avec insistance à une personne de faire quelque chose”.
Prirent la fuite : il s’agit du verbe “prendre la fuite” conjugué au passé-simple. Il signifie “partir, quitter un lieu, fuir”.
Ralentirent :il s’agit du verbe “ralentir” conjugué au passé-simple. Il signifie “diminuer la vitesse, aller moins vite”.
Écraser : ce verbe signifie “renverser et passer sur le corps d’une personne”, “aplatir”, “briser”.
Leur coursier de fer : généralement, dans la littérature, on appelle “coursier”, un cheval, une monture. Ici, l’auteur a ajouté “de fer” pour faire référence au vélo, à la bicyclette des cyclistes.
Oiselets : un oiselet est un petit oiseau.
Cela suffit : on utilise cette expression pour dire à une personne d’arrêter, que la situation est satisfaisante et qu’il ne faut pas continuer., aller plus loin.
En émoi : “être en émoi” signifie “être inquiet, troublé”
Se répandait : il s’agit du verbe “se répandre” conjugué à l’imparfait. Il signifie “se propager, s’étendre, se disperser”.
Pourchasser : ce verbe signifie “poursuive, rechercher quelqu’un ou quelque chose avec obstination”.
Intriguait : il s’agit du verbe “intriguer” conjugué à l’imparfait. Il signifie ” étonner quelqu’un, provoquer la curiosité d’une personne”.
Sortilège : un sortilège est une action magique, un charme, un sort jeté par un magicien.
S’en mêla : il s’agit du verbe “s’en mêler” conjugué au passé-simple. Il signifie “intervenir dans un groupe, participer à une conversation, une dispute…
S’apprêtait : il s’agit du verbe “s’apprêter à” conjugué à l’imparfait. Il signifie “se préparer à, se disposer à, se mettre à” faire quelque chose. On peut aussi l’utiliser dans le sens de “s’habiller”.
Ceint de : il s’agit du participe passé du verbe “ceindre”. Il signifie “entouré quelque chose de quelque chose”. Dans le texte, entouré le cou avec une écharpe.
Un rempart : un rempart est une muraille. Dans le texte, il s’agit de “faire un rempart de son corps au maire de la ville”, c’est-à-dire “utiliser son corps pour défendre, protéger une personne”.
Une mouche : une mouche est un petit insecte avec des petites ailes.
Le forain : un forain est une personne qui organise des distractions dans les foires et les fêtes foraines.
Assentiment : Un assentiment est un acte qui exprime son approbation, son accord à une idée, une opinion. Exemple : il a baissé la tête en signe d’assentiment.
A l’écart : cette expression signifie “éloigner une personne, la mettre à distance, l’écarter.”
Avoisinante : l’adjectif “avoisinant” signifie “proche, voisin, situé dans le voisinage”.
Les gradins : un gradin est petite marche, les gradins représentent une structure qui permet aux personnes de s’asseoir pour regarder un spectacle dans un stade, un amphithéâtre.
Dressés : il s’agit du participe passé du verbe “dresser” qui signifie “ériger, élever une construction”
Trépignait : il s’agit du verbe “trépigner” conjugué à l’imparfait qui signifie “frapper des pieds par terre pour exprimer une émotion (l’impatience, la rage, l’enthousiasme)
Succulent : cet adjectif signifie “délicieux”. cet adjectif caractérise des plats qui ont un très bon goût.
Divulgua : il s’agit du verbe “divulguer” conjugué au passé-simple. Il signifie “révéler, dire à tout le monde, dévoiler”.
Ventriloque : un ventriloque est un illusionniste, une personne qui utilise ses cordes vocales pour faire parler un autre personnage, une marionnette, une peluche.
La naïveté : On dit qu’une personne est naïve quand elle croit facilement ce qu’elle voit ou ce qu’on lui raconte, sans vraiment réfléchir. On dit que cette personne est crédule, ingénue.
S’y étaient laissé prendre : il s’agit du verbe “se laisser prendre” conjugué au plus-que-parfait. Il signifie “croire à tort à quelque chose, se tromper”.
3- Réécoutez l’histoire
Essayez maintenant d’identifier les mots de vocabulaire dans l’histoire en l’écoutant à nouveau.
4- Répondez aux questions
Pour vérifier que vous avez bien compris, répondez à ces questions:
- Pourquoi les villageois s’enfuient tous ?
- Comment s’appelle l’âne ?
- Quelle est la profession du propriétaire de l’âne ?
- Comment s’appellent les gens du village ?
- Tous les villageois ont-ils assisté à la représentation ?
- Quelle est la réaction des villageois quand ils voient le spectacle ?
- Les villageois avaient-il deviné le mystère que cachaient l’âne et son maître avant que le maire ne le révèle ?
5- Vérifiez vos réponses
6- Lisez la transcription
Vous pouvez télécharger la transcription de l’histoire en PDF en cliquant sur ce lien :
L’Âne Merveille
Dans un très joli bourg nommé Belleville-sur-Saône, où habitaient un grand nombre de familles enrichies par les vignobles du Beaujolais, un homme étendu sur le bord de la route semblait dormir.
Près de lui, un âne broutait l’herbe. Tout à coup un bruit de roues se fit entendre ; l’âne dressa les oreilles.
C’était une voiture pleine d’enfants joyeux, conduite par un papa heureux, et qui rentrait chez eux. Le papa, mettant son cheval au pas, car on montait une côte, s’écria soudain :
« Encore un qui a bu plus que de raison ! Heureusement, il a eu l’esprit de ne pas s’allonger en travers du chemin. »
A la surprise de tous, l’âne releva la tête, regarda sévèrement celui qui venait de parler ainsi, agita les oreilles, et l’on entendit ces mots sortir de ses longues dents :
« Ami, pourquoi juger hâtivement ? Mon maître est un honnête homme qui ne s’enivre jamais. En ce moment, il se repose… »
Mais Aliboron ne put en dire davantage, car les enfants, effrayés, suppliaient leur père :
« Partons ! Oh !… partons, papa !… »
Ils prirent la fuite en un instant.
Peu après, trois cyclistes passèrent ; comme ils montèrent une côte, ils ralentirent; ils avaient chaud.
« Attention de ne pas écraser mon bon maître qui dort là, tout près, » supplia l’âne.
Les cyclistes ne se montrèrent pas plus braves et filèrent partirent rapidement sur leur coursier de fer. Puis, ce furent des écoliers accompagnés de leur maîtresse, qui, aux premiers mots prononcés par l’âne, s’enfuirent comme une volée d’oiselets.
Après avoir fait fuir une douzaine de groupes et de piétons isolés, le maître rappela son âne :
« Assez, mon ami, cela suffit ; tu as bien travaillé ; j’espère que nous en aurons un bon résultat. »
Or, à Belleville, tout le bourg était en émoi. Le bruit se répendait qu’un âne se trouvait proche, lequel parlait comme vous et moi, chose qu’on n’a jamais vue ; n’est-ce-pas ?
Les villageois se demandaient s’ils n’allaient pas pourchasser l’animal étrange, et emprisonner l’homme qui intriguait si fort les passants sur la route de Mâcon. Car, sûrement, il y avait du sortilège dans l’affaire…
Bref, le maire s’en mêla.
Il s’apprêtait à sortir, ceint de son écharpe, quand l’objet de tant de rumeurs parut, suivi de l’homme, qui se tenait très ferme sur ses deux jambes.
Les moins braves reculèrent ; les plus courageux formèrent un rempart de leurs corps à M. le maire.
« Que craignez-vous donc, messieurs ? demanda l’inconnu, étonné. Je n’ai pas l’intention de vous faire du mal, mais bien plutôt celle de vous amuser.
– Par quels moyens ?
– Si vous m’y autorisez, monsieur le maire, dès ce soir, sur la place de la Croisée, je donnerai une représentation.
– Avec cet animal ?
– Avec cet animal, qui est mon ami.
– Oui, mais il a effrayé les populations ici présentes, répliqua le maire.
L’homme se mit à rire.
« Parce qu’elles sont trop faciles à effrayer, tout simplement. Mais je peux bien vous jurer, monsieur le maire, que ni cette intelligente bête ni moi, nous n’avons jamais fait de mal, même à une mouche.
– Alors, expliquez-moi par quel prodige votre âne parle, et parle distinctement, quand tous les nôtres sont muets. Un âne qui parle, c’est terrifiant !
– Je veux bien révéler le secret de mon compagnon, s’il le permet, toutefois. »
Ici, le forain regarda son âne qui avait compris la question, sans doute, car il inclina la tête et agita les oreilles en signe d’assentiment.
« Il le permet, continua l’homme. Je révélerai donc le secret de ce cher ami, mais à vous seul, monsieur le maire, et à la condition que vous ne nous trahirez pas. »
Le maire jura qu’il serait muet comme un poisson.
Alors, l’entraînant à l’écart, le maître de l’âne parlant lui fit une courte confidence.
Le maire se mit à rire de bon coeur ; En voyant leur maire rire aux éclats, les villageois de Belleville se dirent alors qu’il n’y avait pas de danger à recevoir ce brave homme dans leur village et qu’ils assisteraient donc à la représentation.
La nouvelle du spectacle, laquelle avait déjà fait le tour du bourg, courut jusque dans la campagne avoisinante, et, à part de trop petits enfants et quelques vieillards qui se souciaient peu d’aller voir un âne savant, tout le monde se promit d’y aller assister.
Une bruyante fanfare appela les Bellevillois à la représentation. Cette fanfare, c’était la chanson de maître Aliboron, qui savait braire aussi bien que parler.
On se pressa sur les gradins dressés à la hâte, pour entendre l’âne merveilleux tenir encore des discours.
L’âne fit bien des discours, mais il ne s’arrêta pas là : son maître lui fit faire mille tours plus étonnants les uns que les autres.
On applaudissait, on criait, on trépignait.
Tout à coup, l’âne dit tout ému :
« Merci, mes amis, merci, dit l’âne. Je me souviendrai de Belleville-sur-Saône, charmante petite ville où j’ai reçu le meilleur des accueils. Vous êtes tous des gens intelligents. »
Les villageois ne s’arrêtaient plus d’applaudir Aliboron et son propriétaire.
Mais tous deux avaient besoin de repos ; ils firent un dîner succulent, l’un à l’écurie, l’autre à l’hôtel de l’Ange Couronné ; et, le lendemain du village, prêts à recommencer leurs tours au village suivant.
Ce n’est seulement qu’après le départ des « artistes » que M. le maire divulgua le mystère : l’homme était un habile ventriloque, tout simplement, qui savait donner l’illusion que son âne parlait.
Mais, comme vous, certainement, les gens de Belleville l’avaient déjà deviné. Et l’on rit encore, dans le pays, de la naïveté de ceux qui s’y étaient laissé prendre.
J’espère que vous avez aimé écouter cette histoire. Si vous écoutez régulièrement des histoires, je vous garantis que votre niveau de compréhension et d’expression va vraiment s’améliorer.
A bientôt pour la prochaine histoire !
Pour aller plus loin
Si vous avez envie d’écouter d’autres histoires, je vous invite fortement à lire celles-ci :
Merci Anne,
on a pas seulement appris de nouveau vocabulaire mais également on apprend de sa prononciation correcte.
Merci beaucoup Youssef !
Oui tout à fait ! Ecouter une histoire audio a plusieurs avantages : vocabulaire, prononciation, compréhension, expression.
C’est une bonne manière pour perfectionner son français !
(on n’a pas seulement appris du nouveau vocabulaire mais on apprend également à prononcer correctement.)
A bientôt !
SUPER, MERCI
Merci Ruiz !
Apprendre une langue etrangere en ecoutant, je crois que c’ est la meilleure methode. J’ai ecouté l’ histoire plusieures fois et ça sûrement sert à augmenter le niveau de la langue parlée et ecouté
Merci pour votre effort
Bonjour Mehmet,
Je suis très contente que tu voies l’intérêt d’écouter ces histoires. Oui, je pense sincèrement que cela permet d’améliorer votre niveau de langue !
Merci beaucoup pour ton message !
(Apprendre une langue étrangère en écoutant, je crois que c’est la meilleure méthode. J’ai écouté l’ histoire plusieurs fois et ça sert sûrement à augmenter le niveau de compréhension et d’expression de la langue.)
J’aime tes histoires, merci..
Merci Matias !
Bonsoir madame Anne,
Encore une fois je tiens à vous remercier pour cette belle et merveilleuse histoire et je vous precise quelle que soit l’histoire ou le sujet le but celui d’apprendre plus de vocabulaire et savoir les utilisés:
Excusez moi Madame je vous propose si possible naturellement de publier d’autre type d’article ou sujet qui parle par exemple de la paix, l’environnement, la culture la mode, l’economie, immigration, la politique aussi..
Merci, et bonne soirée .
Merci Amrani,
Merci pour ton message et tes suggestions. Ne t’inquiète pas, je vais varier les sujets de mes articles. Malheureusement, il n’y a que 24h dans une journée ! 🙂
(je vous précise quelle que soit l’histoire ou le sujet, le but est d’apprendre du vocabulaire et savoir les utiliser, les réutiliser :
… publier d’autres types d’articles ou sujets qui parlent de…)
c’est super merci beaucoup
Merci Bouchan !
merci anne