Je vous propose d’écouter une nouvelle histoire. Cette histoire est accessible à partir du niveau B1.
Cette histoire a beaucoup de mots que vous ne connaissez peut-être pas. Ce n’est pas grave. Ne paniquez pas !
N’essayez pas de tout comprendre dès la première écoute. Prenez votre temps, laissez-vous guider et surtout prenez du plaisir. C’est le but !
Êtes-vous bien confortablement installés ?
Alors fermez les yeux….
1- Écoutez l’histoire
Je vous conseille d’écouter deux fois cette histoire avant de passer à la suite.
Vous pouvez télécharger l’histoire au format MP3 en cliquant sur ce lien : télécharger en MP3
2- Comprenez le vocabulaire
Maintenant que vous avez écouté l’histoire, regardez le vocabulaire expliqué ci-dessous.
Gendre : le gendre est le mari de la fille ou du fils de quelqu’un.
Faire la cour : cette expression signifie “chercher à séduire une autre personne”.
Se déguisèrent : Il s’agit du verbe pronominal “se déguiser” conjugué au passé simple. Il signifie “s’habiller de façon à ne pas être reconnu”, “se travestir”.
Rusé : une personne rusée est une personne “maline”, “futée”, “malicieuse”.
Manoeuvre : Une manœuvre est un “plan” pour réussir à obtenir ce que l’on veut, un stratagème, une machination.
Le coucou : le coucou désigne différentes espèces d’oiseaux qui ont un chant qui correspond à l’onomatopée “coucou”.
Le nez : le nez correspond à la partie du visage qui nous permet de respirer.
Bizarre : cet adjectif signifie “étrange”, “particulier”.
Faire enrager : “faire enrager quelqu’un” signifie “le mettre en colère”, “le rendre furieux”, “l’irriter”.
Avoir amputé : il s’agit du verbe « amputer » conjugué à l’infinitif passé. Il signifie « couper un membre », « mutiler ».
Résolu : l’adjectif “résolu” signifie “déterminé”, “fermement décidé”.
Se fâcher : le verbe pronominal “se fâcher” signifie “se mettre en colère”, “s’irriter”, “s’emporter”.
Consentit : il s’agit du verbe “consentir” conjugué au passé-simple. Il signifie “accepter”, “accorder”, “concéder”.
Arrangement : un arrangement est un accord.
Tourmenter : le verbe “tourmenter” signifie “faire souffrir une personne”.
Ébranler : le verbe “ébranler” signifie “rendre quelque chose moins solide, moins sûr”.
Garde-manger : le garde-manger est une armoire grillagée qui permet de mettre les aliments à l’abri des insectes ou des animaux.
Se régala : il s’agit du verbe “se régaler” conjugué au passé-simple. Il signifie “prendre du plaisir à manger ou à boire quelque chose”.
S’étant aperçue : il s’agit du verbe pronominal “s’apercevoir” qui signifie “remarquer”, “découvrir”, “constater”.
Se plaindre : le verbe “se plaindre” signifie “exprimer à voix haute son mécontentement, son mal-être, sa douleur.”.
Avait osé : il s’agit du verbe “oser” conjugué au plus-que-parfait. Il signifie “avoir le courage de faire quelque chose”.
Naïvement : l’adverbe “naïvement” signifie d’une manière naïve, c’est-à-dire de manière simple, naturelle sans arrière-pensée.
Emphase : l’emphase est une exagération dans le ton, les gestes et les mots que l’on utilise quand on parle.
Comptait : il s’agit du verbe “compter” conjugué à l’imparfait. Il signifie “avoir l’intention de faire quelque chose”.
Recommanda : il s’agit du verbe “recommander” conjugué au passé-simple. Il signifie “conseiller quelque chose à quelqu’un”.
Persil : Le persil est une espèce de plante. On l’utilise souvent en cuisine pour ses feuilles pour aromatiser un plat, une vinaigrette.
Le pot-au-feu : le pot-au-feu est un plat emblématique de la cuisine française. C’est un plat de viande de boeuf qui cuit pendant de longues heures dans un bouillon avec des légumes et un bouquet garni.
Fit a grimace : “faire la grimace” signifie “montrer aux autres son mécontentement”.
Ensanglantée : l’adjectif “ensanglanté” signifie “couvert de sang”.
Tout bonnement : il s’agit d’une expression qui signifie “simplement”, “en définitive” ou encore “pour simplifier et résumer”
Une échelle : une échelle est un outil qui nous permet de nous déplacer en hauteur pour atteindre les parties élevées.
avez engagé : il s’agit du verbe “engagé” conjugué au passé-composé. Il signifie “employer”, “embaucher”, “recruter” une personne.
donna son congé : il s’agit du verbe “donner son congé” ou “donner congé” conjugué au passé-simple. Il signifie “licencier”, “renvoyer”, “congédier” une personne.
En détresse : cette locution représente “l’état de quelque chose ou de quelqu’un qui est dans une situation dangereuse et qui a besoin d’aide”.
Coûte que coûte : il s’agit d’une expression qui signifie “à n’importe quel prix”, “à tout prix”.
3- Réécoutez l’histoire
Essayez maintenant d’identifier les mots de vocabulaire dans l’histoire en l’écoutant à nouveau.
4- Répondez aux questions
Pour vérifier que vous avez bien compris, répondez à ces questions:
- Beaucoup d’étudiants ont travaillé à la ferme pour essayer de séduire Marie et ont perdu leur nez. Vrai ou faux ?
- Le fermier prenait du plaisir à faire souffrir Coranda. Vrai ou Faux ?
- Coranda a perdu une fois son calme. Vrai ou Faux ?
- Coranda a utilisé le chien à la place d’une plante pour aromatiser le pot-au-feu. Vrai ou Faux ?
- Le fermier est finalement satisfait d’avoir Coranda comme gendre. Vrai ou Faux ?
5- Vérifiez vos réponses
6- Lisez la transcription
Vous pouvez télécharger la transcription de l’histoire en PDF en cliquant sur ce lien :
Les Nez
Il y avait autrefois, près de Prague, un vieux fermier, très original, qui avait une fille extrêmement belle. Les nombreux étudiants de l’université de Prague faisaient souvent de longues promenades à la campagne, et ils passaient souvent devant la maison, espérant voir la jeune fille, qui s’appelait Marie, et faire un peu de conversation avec elle.
Le fermier étant fort riche, plus d’un de ces étudiants aurait bien aimé être son gendre. Afin de trouver moyen de faire la cour à la jolie Marie, les étudiants se déguisèrent en domestiques, et vinrent offrir leurs services comme garçons de ferme.
Le vieux propriétaire, qui était très rusé, s’aperçut bientôt de cette manœuvre, et il déclara qu’il n’accepterait aucun domestique pour moins d’une année, et jura que le garçon serait forcé de rester à son service jusqu’au moment où le coucou chanterait au printemps.
Il ajouta qu’il se réservait aussi le droit de couper le nez des mécontents, en disant qu’on pourrait lui couper le sien, s’il lui arrivait de se mettre en colère. Malgré ces conditions bizarres, plusieurs jeunes gens entrèrent au service du fermier, mais ils perdirent tous le nez, vu que le fermier s’amusait à les faire enrager, et dès qu’ils se montraient mécontents, il les renvoyait après leur avoir amputé le bout du nez.
Un jeune étudiant, nommé Coranda, arriva enfin à la ferme bien résolu d’épouser la fille du fermier. Celui-ci lui dit qu’il serait obligé de travailler jusqu’au moment où le coucou chanterait, mais que s’il lui arrivait une seule fois de se fâcher il perdrait le nez.
Coranda consentit à cet arrangement, et commença son service. Le fermier s’amusa à le tourmenter de toutes les façons possibles. A table il ne le servit ni au dîner ni au souper. Cependant il ne manqua pas de lui demander plusieurs fois s’il était parfaitement content.
Coranda répondit chaque fois avec une bonne humeur que rien ne pouvait ébranler, et après souper voyant qu’il mourrait de faim s’il ne se servait pas lui-même, il prit le plus beau jambon qui se trouvait dans le garde-manger et une grosse miche de pain et se régala bien.
La fermière s’étant aperçue du vol, alla se plaindre à son mari. Il pâlit de colère, et demanda à Coranda comment il avait osé se servir lui-même.
Coranda répondit naïvement que n’ayant rien mangé de toute la journée il avait grand faim, et ajouta: “Mais si vous n’êtes pas content, mon maître, vous n’avez qu’à le dire, et je partirai dès que je vous aurai amputé le bout du nez.”
Le fermier, qui n’avait aucune envie de subir cette petite opération, déclara avec emphase, qu’il était parfaitement content, mais après cela il n’oublia plus jamais de servir le garçon de ferme à table.
Quand vint le dimanche, le fermier annonça à Coranda qu’il comptait aller à l’église avec sa femme et sa fille, et lui recommanda de faire la soupe pendant leur absence. “Voilà la viande, les carottes, les oignons, et la marmite, et vous trouverez du persil dans le jardin.”
Coranda promit de faire la soupe, et de ne pas oublier le persil, et le maître partit tout joyeux. Le garçon de ferme commença ses préparatifs culinaires, mit la viande et les légumes dans la marmite, puis il alla au jardin pour cueillir du persil. Là, il trouva un petit chien, le favori du fermier, et comme cette petite bête s’appelait Persil, il la tua et la jeta dans le pot-au-feu.
Au retour de la ville, le fermier se mit à table, et goûta la soupe. Elle avait bien mauvais goût, et il fit la grimace. Il n’osa cependant pas se plaindre, de peur de perdre le nez, et appela le petit chien pour la lui faire manger.
Bien entendu le chien n’arriva pas, et quand le maître alla à sa recherche, il trouva la peau toute ensanglantée de son pauvre favori. “Misérable,” dit-il à Coranda, “qu’avez-vous donc fait ?”
“Moi,” dit Coranda, “je vous ai tout bonnement obéi. Vous m’avez dit de mettre du Persil dans la soupe et je l’ai fait; mais si vous n’êtes pas content, vous n’avez qu’à le dire, je vous couperai le bout du nez, et je partirai tout de suite.”
“Mais non, mais non,” dit le fermier, “je ne suis pas mécontent,” et il s’en alla en soupirant.
Le lendemain le fermier alla au marché avec sa femme et sa fille, et avant de partir il dit à Coranda :
“Restez ici, et faites seulement ce que vous verrez faire aux autres.”
Coranda, resté seul, regarda autour de lui et vit que les autres ouvriers avaient placé une échelle contre une vieille grange afin de grimper sur le toit pour le démolir. Il courut donc chercher une échelle qu’il appuya contre la maison, et il se mit à démolir le toit neuf avec tant d’ardeur, que le fermier trouva sa maison exposée à tous les vents à son retour.
Ce spectacle le mit en colère, mais quand Coranda lui dit qu’il lui couperait le nez s’il n’était pas content, il sourit avec contrainte et déclara qu’il se trouvait parfaitement satisfait.
Le fermier, pressé de se débarrasser d’un serviteur si incommode, consulta sa fille pour savoir comment il pourrait le renvoyer sans perdre le nez.
“Allez vous promener avec lui dans le grand pré derrière la maison,” dit la jeune fille. “Je me cacherai dans les branches du pommier, et je ferai ‘coucou, coucou.’ Vous lui direz alors que vous l’avez engagé seulement jusqu’au printemps, et qu’il peut s’en aller puisque le coucou a chanté.”
Le fermier, charmé de cette bonne idée, alla se promener avec Coranda, et dès qu’il entendit chanter le coucou il lui donna son congé.
“Très bien, mon maître,” répondit Coranda, “mais comme je n’ai jamais vu de coucou il faut que je voie celui-là.” En disant ces mots il courut au pommier et le secoua si vigoureusement que la jeune fille tomba à terre comme une pomme mûre.
Le fermier arriva en courant, car il croyait que la chute avait tué sa fille, et s’écria :
“Misérable, partez de suite, si vous ne voulez pas que je vous tue !”
“Partir,” reprit Coranda, naïvement, “pourquoi partir ? N’êtes-vous pas content ?”
“Non,” hurla le fermier en colère. “Je ne suis pas content et …”
“Alors permettez-moi de vous couper le bout du nez …”
“Non, non,” dit le fermier, en détresse, “je veux garder mon nez, coûte que coûte. Laissez-le-moi, et je vous donnerai dix moutons !”
“Ce n’est pas assez !” dit Coranda.
“Dix vaches alors.”
“Non ! je préfère vous couper le nez !” La jeune fille lui demanda alors à quel prix il consentirait à pardonner à son père, et quand il dit qu’il le ferait seulement à condition de l’obtenir pour femme, elle lui donna la main en rougissant. Coranda invita tous les étudiants à ses noces, qui furent magnifiques, et il se montra si bon gendre et si bon mari que le fermier ne regretta jamais de l’avoir reçu dans la famille plutôt que de perdre son nez.
Quant à la fille du fermier, elle aima beaucoup son mari, fut une bonne femme et éleva ses enfants bien sagement. Quand ils n’étaient pas contents, elle leur proposait en riant, de leur couper le bout du nez, une proposition qu’ils n’acceptèrent jamais, je vous assure.
(Si vous voulez en savoir plus sur l’auteur de cette histoire, voici le lien vers sa page Wikipedia: H.A. Guerber)
Une histoire est faite pour être écoutée, lue, aimée, partagée et commentée…
N’hésitez pas à m’écrire pour me dire ce que vous en avez pensé.
Anne
Pour aller plus loin
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Merci ! 3 sur 5 mais la 5e question m’a trompé ….j’ai cru le contraire..:-) – Encore une bonne histoire.
Merci pour ton message Tony !
Coucou ma chère Anne! Je viens d’ecouter ta nouvelle histoire. Merci beaucoup. Je te souhette une bonne nuit et une bonne semaine. Je ancore lutte pour ameliorer mon allemand, mais j’essai de ne perdre mon français. Gross bisou mon amie!
Bonjour Oscar,
Je suis contente que tu continues toujours à pratiquer ton français. 🙂
(Je te souhaite une bonne nuit et une bonne semaine. Je lutte encore pour améliorer mon allemand, mais j’essaie de ne pas perdre mon français. Gros bisou mon amie !)
Merci beaucoup chère prof grâce à vous j’ai appris beaucoup de mots en plus c’était magnifique histoire…
Merci beaucoup Burhan,
(c’était une magnifique histoire.)
Bonjour. Je m’appelle Augusto et j’habite au Brésil. J’ai décidé d’étudier le français il y a un mois. Le matériel fourni par vous est merveilleux. Merci beaucoup!!
Merci Augusto ! Je suis contente que tu trouves ce site utile ! 🙂
Bonjour madame Anne,
merci beaucoup pour cette nouvelle histoire. J’ai passé un bon moment en lisant et écoutant cette histoire.
Je trouve que votre effort de nous aider à améliorer le français est énorme et je voudrais vous remercier pour ça.
Merci! Je vous souhaite une bonne journée.
Tanja
Merci beaucoup Tanja ! C’est très gentil de ta part.