Les figures de style en français ne sont pas réservées aux écrivains ni aux spécialistes de la littérature. Que ce soit à l’oral ou à l’écrit, nous les utilisons quotidiennement, souvent sans même nous en rendre compte.
Utiliser des figures de style permet de rendre un discours plus vivant, de convaincre plus facilement, et de marquer les esprits. Elles ajoutent de la nuance, de l’émotion et de la force à vos propos. Que vous soyez apprenant en FLE, étudiant, ou simplement passionné de langue française, les maîtriser est un véritable atout.
Dans ce cours de français, nous allons découvrir 25 figures de style essentielles, accompagnées de définitions claires et d’exemples concrets. Un outil indispensable pour enrichir votre expression écrite et orale, réussir vos examens (Brevet, Bac, etc.), ou progresser en communication en français.
Sommaire de la leçon
VIDÉO – Les figures de style en français
Les figures de style PDF
Pour vous aider à mémoriser et à réutiliser ces 25 figures de style en français, je vous ai préparé un PDF que vous pourrez recevoir gratuitement par e-mail.
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1. La comparaison
Cette figure de style met en relation un comparé et un comparant grâce à un mot-outil, pour créer une image claire et vivante. Elle rapproche deux éléments avec un mot comparatif comme « comme », « tel », « semblable à ».
Il est courageux comme un lion.
On compare le courage de la personne à la bravoure d’un lion, ce qui rend l’idée plus concrète et puissante.
Ses yeux brillent tels des étoiles.
On imagine ses yeux éclatants, en faisant référence à la lumière des étoiles. On insiste sur l’intensité lumineuse de son regard.
2. La métaphore
C’est une comparaison sans mot de comparaison. On fusionne le comparé et le comparant en supprimant l’outil, pour créer une image plus forte.
La ville est une fourmilière.
On compare la ville à une fourmilière, sans le dire explicitement, pour montrer l’activité intense et l’agitation des habitants.
La mer est un miroir d’argent.
Cette phrase évoque une mer calme et brillante, en la comparant directement à un miroir.
3. La personnification
On donne des caractéristiques humaines à une chose, un animal ou une idée. On humanise ce qui est inanimé pour intensifier l’émotion ou créer une ambiance poétique.
Le vent hurle dans la nuit.
Le vent est présenté comme un être capable de crier, ce qui intensifie l’atmosphère dramatique.
La ville s’endort sous les étoiles.
On imagine la ville comme une personne qui s’endort, ce qui rend la scène plus poétique.
4. L’allégorie
C’est la représentation concrète d’une idée abstraite, souvent sous forme humaine ou symbolique. C’est une figure prolongée qui incarne une valeur, une notion ou un concept à travers un être ou une scène.
La Justice, les yeux bandés, une balance à la main.
Cette image symbolise l’impartialité et l’équilibre.
La Liberté guidant le peuple. (tableau de Delacroix)
Le célèbre tableau de Delacroix montre une femme qui incarne la liberté révolutionnaire.
5. L’hyperbole
Elle sert à amplifier la réalité pour frapper, choquer ou faire rire. C’est une exagération volontaire.
Je t’ai attendu une éternité !
On exagère pour montrer que l’attente a été très longue.
Cette valise pèse une tonne !
On exagère le poids pour insister sur la lourdeur de la valise, même si ce n’est pas vraiment une tonne.
6. L’antithèse
On met en opposition deux idées fortes dans une même phrase. Cette figure met en valeur le contraste pour susciter la réflexion ou souligner une tension.
Être ou ne pas être.
Cette célèbre phrase oppose clairement l’existence à la non-existence.
Le riche gaspille, le pauvre économise.
Cette phrase met en contraste deux comportements opposés, ce qui attire notre attention sur les différences sociales.
7. L’oxymore
On place côte à côte deux mots qui s’opposent. Cela crée une image paradoxale, surprenante ou poétique.
Un mort vivant
On mélange la vie et la mort. Cette expression évoque un être qui est physiquement là, mais sans vie intérieure, ou bien un zombie dans les histoires fantastiques.
Cette douce violence
On associe la douceur et la violence, deux idées opposées. Cela peut décrire un sentiment intense mais à la fois tendre, comme une passion conflictuelle.
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8. L’anaphore
C’est la répétition d’un mot ou groupe de mots en début de phrase. Elle insiste sur une idée et crée un rythme marquant.
Il n’y a plus d’espoir. Il n’y a plus de lumière. Il n’y a plus de rêve.
La répétition de « Il n’y a plus » donne une sensation de perte. C’est efficace dans un discours dramatique ou lyrique.
Partout l’ombre. Partout le silence. Partout la peur.
L’anaphore de « Partout » accentue l’idée que la situation est généralisée, sans échappatoire. Cela crée une ambiance oppressante.
9. La répétition
Cette figure consiste à répéter un mot ou un groupe de mots n’importe où dans la phrase ou le texte, pour insister sur une idée ou un sentiment.
Il a crié très fort, crié jusqu’à perdre la voix.
Ici, le verbe « crié » est répété, mais pas au début de la phrase. Cela montre l’intensité de l’action, l’effort du personnage.
La nuit tombe, la ville s’endort, la nuit enveloppe tout.
Le mot « nuit » revient, en milieu et fin de phrase, ce qui renforce l’atmosphère.
10. La métonymie
Cette figure consiste à remplacer un mot par un autre qui lui est lié de manière logique, comme le contenant pour le contenu, l’auteur pour l’œuvre, etc.
Il a mangé toute son assiette.
On dit « assiette » pour désigner le contenu de l’assiette. C’est une façon familière de parler.
J’ai lu du Molière.
On utilise le nom de l’auteur pour parler de ses œuvres.
11. La synecdoque
Cette figure repose sur un lien d’inclusion : on utilise une partie pour désigner le tout, ou l’inverse.
Les voiles quittent le port.
Les « Voiles » désigne les bateaux entiers. On prend une partie (les voiles) pour le tout (le bateau).
Cent têtes de bétail ont été vendues.
Les « Têtes » désigne les animaux entiers. On nomme une partie pour désigner l’ensemble.
L’Angleterre a gagné le match.
On désigne un pays entier alors qu’on parle de son équipe de football. C’est une synecdoque du tout pour une partie.
Mais on peut également parler de la matière utilisée pour désigner l’objet fait avec.
Il a sorti son fer.
Le fer désigne une épée (ou un sabre), faite en fer.
12. L’euphémisme
Cette figure adoucit une réalité choquante ou difficile en utilisant des mots plus neutres ou vagues.
Il est en surpoids.
On utilise une expression plus neutre pour dire qu’il est gros, sans être blessant.
Il a eu un petit accident de parcours.
Cette expression adoucit une situation grave ou embarrassante.
13. L’antiphrase
Cette figure consiste à dire le contraire de ce qu’on pense, de manière ironique.
C’est malin !
On critique une erreur en disant le contraire, pour se moquer ou souligner l’ironie.
Tu es en avance !
On dit cela à quelqu’un qui est en retard. C’est une manière ironique de faire remarquer le retard.
14. La litote
Cette figure atténue une idée pour mieux la renforcer, souvent à l’aide d’une négation.
Ce n’est pas mauvais.
Cela signifie en réalité que c’est plutôt bon. On atténue pour valoriser avec subtilité.
Je ne suis pas mécontent.
L’expression sous-entend qu’on est content, mais de façon modérée.
15. L’allitération
Cette figure consiste à répéter une consonne pour créer un effet sonore particulier.
Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ?
La répétition du son « s » imite le sifflement, créant une ambiance inquiétante.
Le chat chasse chez le chef.
La répétition du son « ch » évoque un rythme vif et furtif.
16. L’assonance
Cette figure consiste à répéter une voyelle pour produire un effet mélodieux ou expressif.
La lune brune illumine la dune.
Le son « u » revient, apportant une ambiance douce et harmonieuse.
Le vent léger des prés effleure les chênes.
La répétition du son « é » crée une impression de légèreté et de calme.
17. La gradation
Cette figure propose une énumération de mots croissants ou décroissants en intensité.
Je vais, je cours, je vole !
Les actions s’intensifient, créant un effet de montée en puissance.
Il tremble, il pleure, il s’effondre.
Les émotions deviennent de plus en plus fortes jusqu’à l’effondrement.
18. L’énumération (ou accumulation)
Cette figure consiste à lister plusieurs éléments sans hiérarchie, pour insister ou décrire.
Des livres, des cahiers, des crayons, des feuilles partout.
La suite d’objets évoque un grand désordre.
Les murs étaient couverts de posters, de photos, de dessins, de peintures.
On insiste sur la diversité des éléments décoratifs.
19. Le chiasme
Cette figure a une structure croisée (ABBA) pour mettre en valeur un contraste.
Il faut manger pour vivre et non pas vivre pour manger.
Les idées s’inversent pour souligner une hiérarchie de valeurs.
On ne vit pas pour travailler, on travaille pour vivre.
L’inversion met en relief l’objectif principal de la vie.
20. L’asyndète
Cette figure supprime les mots de liaison comme « et », pour donner un rythme plus rapide.
Je suis venu, j’ai vu, j’ai vaincu.
L’absence de coordination rend la phrase directe et percutante.
Il cria, hurla, tempêta.
La succession rapide renforce l’intensité de la scène.
21. Le pléonasme
Cette figure répète inutilement des mots ou idées. Elle peut être une erreur ou un effet volontaire.
Je dois monter en haut.
Les indications sont redondantes, ce qui alourdit la phrase.
Il faut prévoir à l’avance.
C’est une répétition fréquente, car « prévoir » implique déjà l’avance.
22. L’apostrophe
Cette figure consiste à interpeller directement une personne, un objet ou une idée.
Ô mort, vieux capitaine, il est temps !
Le poète s’adresse directement à la mort comme à un personnage.
Ô rage ! Ô désespoir ! Ô vieillesse ennemie !
L’interpellation donne une grande force émotionnelle au discours.
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23. La périphrase
Cette figure remplace un mot par une expression descriptive ou imagée.
L’astre du jour brillait dans le ciel.
« L’astre du jour » est une expression poétique pour désigner le soleil.
Le Japon, le pays du Soleil-Levant, attire de nombreux touristes.
Ici, la périphrase ajoute une touche culturelle et poétique.
24. L’ellipse
Cette figure consiste à supprimer un mot qui est sous-entendu, pour rendre la phrase plus rapide ou expressive.
Pierre mange des pommes, Paul des poires.
Le verbe « mange » est sous-entendu dans la seconde partie.
Elle aime le chocolat, lui la vanille.
On comprend que « lui aime la vanille » grâce au contexte.
25. L’antonomase
Cette figure consiste à utiliser un nom propre comme nom commun ou inversement.
Claire passe ses week-ends à aider les sans-abris. C’est une vraie Mère Teresa.
On utilise « Mère Teresa » pour dire que Claire est très généreuse.
Regarde ce dessin ! C’est digne d’un Picasso !
On utilise « Picasso » pour désigner un artiste talentueux.
Pour ceux qui souhaitent s’amuser à identifier les figures de style que nous venons de voir, faites l’exercice ci-dessous.
Figures de style : exercice
Dites de quelle figure de style il s’agit.
- Ses yeux étaient des étoiles scintillantes dans la nuit sombre.
- Elle est partie pour un long voyage.
- « Quelle belle journée ! » dit-elle sous la pluie battante.
- Les vagues murmuraient des secrets à l’oreille de la plage.
- Il rêvait de liberté, il rêvait d’aventure, il rêvait d’un monde nouveau.
- J’ai marché des millions de kilomètres pour venir te voir.
- Dans son sac, il avait des livres, des crayons, des bonbons et des souvenirs.
- J’ai des milliers de choses à faire aujourd’hui.
- La mer scintillait comme un champ de diamants au soleil couchant.
- Ce film est un vrai Hitchcock.
- La haine monte, l’amour descend.
- Ce petit géant a tout compris avant tout le monde.
- Je t’en prie, ô toi, mon ami fidèle.
- La capitale de la France est magnifique.
- Ce soir, je lis du Victor Hugo au coin du feu.
- Il est parti en courant, sautant, riant.
- Il nous a quittés, après une longue maladie.
- Ah oui, c’est très réussi !, dit-elle devant l’œuvre ratée.
- Je l’ai vu de mes propres yeux.
- Les feuilles frissonnent dans l’air frais du matin.
- Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ?
- Le vent, le temps, le sang : tout s’épuise.
- Il n’a même pas levé les yeux de son écran.
- Elle a les larmes aux yeux, mais elle sourit.
- La liberté marche en tête du cortège.
Vérifiez vos réponses
Pour aller plus loin
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Bonjour, Anne,
Félicitations pour votre vidéo sur les figures de style ! C’est un plaisir de vous écouter et de vous regarder. Vous allez droit à l’essentiel, êtes claire et on peut lire la passion de votre métier dans vos yeux. Sans être professeur de français, je suis tout comme vous un puriste de la langue française, que je m’efforce de défendre contre la “pollution ” par les langues étrangères. Pour ma part, j’emploie des figures de style supplémentaires. Je ne connais pas leur appellation, mais elles visent à dynamiser, mettre en valeur, retenir l’attention et rendre le texte percutant et agréable à lire (oui, je sais, c’est une énumération:)), le tout en me relisant et en me mettant à la place du lecteur.
Je suis heureux que vous ayez trouvé votre voie, Anne et vous souhaite de continuer à briller .
Amicalement,
Philippe
Bonjour Anne,
Un grand merci pour cette leçon! J’ai pu réviser ces figures de style étudiées auprès de ma prof de littérature en langue française le semestre précédent.
Sur 10 réponses, j’en ai obtenu 9 sur 10.
Mes félicitations pour votre travail! Grâce à votre chaîne, J’apprends beaucoup!
A bientôt
Julieta
Merci Julieta !
Bonsoir madame !!!
Je m’appelle Palaniguru et j’ai déjà inscrit pour le cours intensif intermédiaire.
Après avoir reçu le mail , j’ai déjà fini les exercices et je suis content que toutes les 10 réponses sont correctes. J’apprécie vraiment de ta façon d’expliquer la grammaire française.
Je vais commencer le cours bientôt.
Merci beaucoup
Sincèrement
Palaniguru
Bonjour Palaniguru,
Bravo pour l’exercice car ce n’était pas si simple !
(je me suis déjà inscrit au cours intensif intermédiaire. Je viens de finir l’exercice et je suis content que mes 10 réponses soient correctes. J’apprécie vraiment ta façon d’expliquer la grammaire française.)
À bientôt !
Bonjour Anne, je ne suis qu’une francophone. J’admire vos leçons. Le français est aussi ma passion bien qu’il ne soit pas ma langue maternelle. La leçon sur les figures de style est fascinante. J’ai eu hâte de faire l’exercice mais comme je n’étais pas attentive en lisant la dernière phrase j’ai commis une erreur. Les exemples pour l’anaphore sont magnifiques. Merci Anne.
Merci beaucoup Tatyana !
Les figures de style en français sont les joyaux linguistiques qui enrichissent notre expression et donnent vie à nos mots. Telles des touches artistiques dans la palette de la langue, elles transcendent la simple communication pour évoquer des émotions, des images, et des idées complexes.
Que ce soit la métaphore qui transforme le quotidien en poésie ou l’allitération qui danse avec les sons, chaque figure de style est une invitation à explorer la beauté et la subtilité de la langue française. C’est une véritable danse de l’imagination et de la créativité, où les mots deviennent des œuvres d’art. Plongeons dans ce monde fascinant où chaque phrase devient une aventure littéraire !
Bonjour Me Anne.
Je m’appelle Emira, de Madagascar
Merci beaucoup pour votre engagement
Je voudrais savoir la leçon concernant les différents types de textes
Bonjour Me Anne.
Je m’appelle Emira, de Madagascar
Merci beaucoup pour votre engagement.