Je vous propose d’écouter une nouvelle histoire : L’Homme au Pois
Cette histoire a été écrite par Alfred Jeanroy qui était linguiste, philologue et romaniste français.
Pour faciliter la compréhension de cette histoire, je l’ai simplifiée à certains endroits.
Vous êtes bien installé ?
Alors fermez les yeux et écoutez bien….
1- Écoutez l’histoire
Je vous conseille d’écouter deux fois cette histoire avant de passer à la suite.
Vous pouvez télécharger l’histoire au format MP3 en cliquant sur ce lien : télécharger en MP3
2- Comprenez le vocabulaire
Maintenant que vous avez écouté l’histoire, regardez le vocabulaire expliqué ci-dessous.
Son bien : un bien est ce qu’une personne possède, un objet de propriété qui a une valeur financière.
L’aîné : dans une famille, c’est le premier d’une fratrie, celui est né avant les autres.
Embarrasseraient : il s’agit du verbe “embarrasser” conjugué au conditionnel présent. “Embarrasser quelqu’un” signifie “le déranger, le gêner dans ses actions”.
Loger : Le verbe “loger” signifie “héberger, abriter”.
Conviendra le mieux : Il s’agit du verbe “convenir à quelqu’un” conjugué au futur simple. Il signifie “correspondre à quelqu’un”. “Convenir le mieux” signifie correspondre parfaitement à quelqu’un.
Un pois chiche : Le pois chiche est une espèce de plante. On la cultive pour ses graines comestibles.
Racorni : cet adjectif signifie “desséché, dur comme de la corne.”
Encombrant : cet adjectif signifie “gênant, envahissant”. Quand une chose prend trop de place, on dit qu’elle est encombrante.
Le dressoir : un dressoir était un meuble en bois avec des étagères pour y placer la vaisselle.
Achevait de : il s’agit du verbe “achever de + infinitif” conjugué à l’imparfait. Il signifie “finir, terminer”.
Picorait : il s’agit du verbe “picorer” conjugué à l’imparfait. Pour les oiseaux, il signifie “prendre de la nourriture avec le bec”. Pour une personne, il signifie “manger très peu”.
De-ci, de-là : cette locution adverbiale signifie “par endroits” ou “par-ci, par-là.”
Nigaud : un nigaud est une personne sotte, bête, niaise.
Rire aux éclats : cette expression signifie “rire bruyamment, très fort”.
L’étable : dans une ferme, l’étable est la partie réservée à l’élevage des bovins, le plus souvent des vaches.
Un porc : le porc est un cochon. La femelle est appelée “une truie”. Un jeune cochon est appelé “un porcelet”.
Un berger : un berger est une personne chargée de prendre soin des troupeaux de moutons.
Ce grand dadais : dans le langage familier, un dadais est un homme niais, nigaud, maladroit. Il est souvent employé pour qualifier un jeune homme.
Aplomb : l’aplomb est l’assurance, la confiance d’une personne.
De bonne humeur : une personne de bonne humeur est une personne contente, joyeuse, réjouie.
Sa longe : une longe est une lanière de cuir qui sert à attacher un animal ou à le mener par la main.
Un escabeau : un escabeau est une petite échelle.
Délibérait : il s’agit du verbe “délibérer” qui signifie “discuter avec d’autres personnes dans le but de prendre une décision”
Eviter : ce verbe signifie “faire que quelque chose ne se produise pas”.
Sans peine : cette locution adverbiale signifie “sans difficulté, sans obstacle, sans effort”.
Une noce : une noce est un mariage.
Manquer de rien : “manquer de rien” signifie “avoir tout ce qu’il faut pour vivre bien.
3- Réécoutez l’histoire
Essayez maintenant d’identifier les mots de vocabulaire dans l’histoire en l’écoutant à nouveau.
4- Répondez aux questions
Pour vérifier que vous avez bien compris, répondez à ces questions:
- Comment s’appelle l’aîné de la fratrie ?
- A la mort du fermier, que donnent les deux frères à Colinet ?
- Colinet entre dans une première maison. Pourquoi la femme ne peut pas refuser la demande de Colinet ?
- Si les gens refusent ce que demande Colinet, que fera-t-il ?
- Que demande Colinet à la place du porc qui s’est noyé ?
5- Vérifiez vos réponses
6- Lisez la transcription
Vous pouvez télécharger la transcription de l’histoire en PDF en cliquant sur ce lien :
L’Homme au Pois
Lorsque mourut le fermier de mon village, ses trois fils se partagèrent son bien.
– « Moi, je prends le moulin », dit Colas, l’aîné.
– « Moi, je prends la maison et le verger », dit Colin, le second.
– « Moi, je prendrai ce que vous me donnerez », dit Colinet, qui était le plus jeune des trois frères et qui n’avait pas beaucoup d’esprit.
– « Que pourrions-nous te donner ? » dit Colas qui avait très mauvais cœur. « Un lit, une horloge, une table t’embarrasseraient, puisque tu n’as pas de maison pour les loger. On doit te donner quelque chose pour que tu l’emportes sur ton dos ».
– « D’accord », dit Colinet.
– « Donc, il faut trouver quelque chose de très petit, c’est ce qui te conviendra le mieux », dit Colin.
– « Tout à fait d’accord », dit Colinet.
Ils cherchèrent dans la maison ce qu’il y avait de plus petit ; et trouvèrent un vieux pois chiche, tout racorni et tout sec.
« Un pois chiche ne sera pas lourd à porter, ni encombrant », dit Colas : « c’est donc ce qui te convient le mieux. »
Colinet était habitué à croire tout ce que ses frères lui disaient. Bien loin de protester, il les remercia poliment, prit son pois et s’en alla. Il marcha toute la journée, allant droit devant lui.
Le soir venu, il entra dans une petite maison. Près du foyer, une femme préparait la soupe.
« Madame, pouvez-vous nous loger, moi et mon pois ?»
– Nous logerons bien votre pois : mais vous, ce n’est pas possible».
– D’accord logez mon pois, dit Colinet ; moi, j’irai ailleurs. »
La femme prit le pois et le posa sur le dressoir. Mais pendant qu’elle achevait de préparer le souper, une poule qui picorait de-ci, de-là, sauta sur le dressoir et avala le pois.
Le lendemain matin, voici Colinet qui revient :
« Madame, je viens reprendre mon pois ».
– Ah ! votre pois ? J’en suis fâchée, une poule a sauté sur le dressoir et l’a mangé ».
– Madame, donnez-moi la poule à la place de mon pois ; sinon j’irai trouver le juge et je vous ferai un procès ».
L’obstination de ce grand nigaud parut si drôle à la bonne femme, qu’elle ne put s’empêcher d’éclater de rire. Mais comme elle avait tant ri, elle ne pouvait plus refuser la demande de Colinet. Comment se fâcher quand, on vient de rire aux éclats ?
Colinet, la regardant, répétait :
« Donnez-moi la poule, madame ; madame, donnez-moi la poule…
– Allons, dit la bonne femme quand elle eut assez ri, prenez-la, mon garçon : qu’elle vous porte bonheur, c’est ce que je vous souhaite. »
Colinet remercia poliment la bonne femme, prit la poule et s’en alla.
Le soir venu, il entra dans une ferme et demanda :
« Pouvez-vous nous loger, moi et ma poule ? »
– Nous logerons bien votre poule : mais vous, ce n’est pas possible. »
– D’accord logez ma poule, dit Colinet ; moi, j’irai ailleurs. »
Il laissa sa poule et s’en alla.
La fermière logea la poule dans l’étable; mais voilà que pendant la nuit un gros porc se coucha sur elle et l’écrasa.
Le lendemain matin, voici Colinet qui revient :
« Je viens reprendre ma poule. »
– Ah ! votre poule, j’en suis fâchée, pauvre garçon : un de nos porcs s’est couché dessus et l’a écrasée. »
– Madame, madame, donnez-moi le porc à la place de la poule ; sinon j’irai trouver le juge et je vous ferai un procès.»
– Mais ce garçon est idiot, se dit la fermière, personne ne demande un porc contre une poule ? »
Cependant Colinet restait planté devant elle, répétant toujours la même phrase, sur le même ton.
Amusée, elle appela son mari. Son fils vint à son tour, puis le valet de ferme, puis la servante, puis les garçons et jusqu’au petit berger gardeur de chèvres. Tous riaient, regardant avec curiosité ce grand dadais qui faisait preuve d’un tel aplomb.
Heureusement pour Colinet, le fermier venait de conclure un excellent marché qui le mettait de bonne humeur ; c’était, d’ailleurs, un très bon homme, et généreux.
« Allons, dit-il, prends le porc, mon pauvre garçon : tu nous a bien amusés, il est normal que tu sois payé. »
Colinet remercia poliment, prit le porc, et s’en alla.
Le soir venu, il entra dans une ferme plus grande et plus belle que celle de la veille.
– « Bonjour, dit-il, pourriez-vous nous loger, moi et mon porc ?»
– « Nous logerons bien votre porc : mais vous, ce n’est pas possible. »
Colinet commençait à s’habituer à cette réponse.
« D’accord, logez mon porc, dit-il; moi j’irai ailleurs. »
Et il s’en alla.
« Maman, dit la fille de la fermière, qui était une très bonne personne, cette bête doit avoir faim et soif ; pour commencer, je vais l’amener boire au ruisseau. »
Elle prit le porc par sa longe et le mena au ruisseau. Mais voilà que, tandis qu’il se penchait pour boire, le porc glissa, tomba dans le ruisseau et se noya.
Le lendemain matin, Colinet arriva redemander son porc.
« Ah ! votre porc, mon pauvre garçon ! excusez-nous : notre fille l’a amené boire au ruisseau, il a glissé, il est tombé dans l’eau et s’est noyé.»
– Madame, donnez-moi votre fille à la place du porc, sinon j’irai trouver le juge et je vous ferai un procès.»
La fermière se récria :
– « Y pensez-vous ? Notre fille à la place de votre porc ?»
– « Donnez-moi votre fille, madame ; madame, donnez-moi votre fille, sinon j’irai trouver le juge et je vous ferais un procès. »
Il prit un escabeau et s’assit dessus, bien décidé à ne pas s’en aller. Il était encore là quand, à midi, le fermier rentra pour manger la soupe.
« Quel est donc ce garçon ? » demanda-t-il.
Et sa femme le mit au courant de l’aventure.
– « Nous voici, ma femme, très ennuyés » , dit le fermier en se grattant l’oreille. Car ce fermier avait horreur des procès.
Pendant qu’il délibérait avec sa femme sur les moyens de sortir de ce mauvais pas, leur fille s’approcha d’eux.
– « Ce garçon n’a pas tort, dit-elle ; pour avoir noyé sa bête je lui dois une réparation. S’il n’y a pas d’autre moyen d’éviter le procès, donnez-le-moi pour mari, mes chers parents. Je l’épouserai sans peine, et même avec plaisir, car il est gentil. »
– « Gentil, peut-être, dit la fermière ; mais il ne me paraît pas fort avisé. »
– « On peut faire un bon mari, ma mère, tout en n’étant pas fort avisé, ne le croyez-vous pas ? »
– « Elle raisonne juste, dit le fermier. Mieux vaut une noce qu’une mauvaise affaire ; mieux vaut un idiot que les gendarmes. Va chercher le garçon. »
Colinet épousa la jeune fille et vécut très heureux avec elle et ses parents, sans jamais manquer de rien.
(Wikipedia : Alfred Jeanroy )
Une histoire est faite pour être écoutée, lue, aimée, partagée et commentée…
N’hésitez pas à m’écrire pour me dire ce que vous en avez pensé.
Pour aller plus loin
Si vous avez envie d’écouter d’autres histoires, je vous invite fortement à lire celles-ci :
Coucou ma chère Anne et bonne nuit. Merci à toi et bonne semaine. Prepars -tu un nouveau cours sur Udemy?
Bonjour Oscar,
il y a plein de choses en projet ! Tu découvriras ça bientôt ! 🙂
Bonjour Anne,
comme d’habitude de nouveaux vocabulaires très intéressants.
Merci.
Merci Youssef ! 🙂
(du nouveau vocabulaire très intéressant)
J’aime beaucoup votre classe parce que je comprandre , mais cet ici je le trouve uns peu difficile a comprandre.
Merci pour ton message Reginaldo.
Oui, c’est vrai cette histoire est un peu plus difficile que les autres. J’essaye de varier les niveaux pour satisfaire tout le monde. 🙂
(J’aime beaucoup votre classe parce que je comprends , mais cette histoire je la trouve un peu difficile à comprendre.)
Bonjours Anne,
une belle histoire un peu différent et un peu plus difficile des précédentes, quel niveau est-elle ? Beaucoup de nouveau vocabulaire. Merci beaucoup !
Gaio
Oui, c’est vrai elle est un peu plus difficile. Elle est accessible à partir d’un niveau B1, B1+.
(une belle histoire un peu différente et un peu plus difficile que les précédentes, de quel niveau est-elle ? )
Gaio
Bonjour madame Anne,
cette nouvelle histoire est aussi très intéressante et éducative. Encore une fois merci beaucoup pour votre effort de nous aider! Il y a plusieurs possibilités de utiliser ces histoires pour apprendre le français, pour que je peux travailler avec les toute la semaine. Merci beaucoup!
Je vous souhaite un bon week-end!
Tanja
bonjour Anne je m’appelle said et j’aime tes explication